L'argument d'interférence minimale contre la peine capitale

Hugo Bedau , Alexia Autenne

pp. 138-150

Le présent article se centre sur un argument dirigé contre la peine capitale, l'argument d'interférence minimale, qui remonte à Beccaria. Une défense est offerte des prémisses essentielles de cet argument, à savoir la légitimité générale de l'existence d'un système pénal, la violence supérieure de la peine capitale par rapport à la peine d'emprisonnement et l'aptitude au moins égale de l'emprisonnement à servir les objectifs poursuivis par la peine capitale. Deux objections sont ensuite rejetées, la première prétendant que la peine capitale dispose d'un pouvoir dissuasif supérieur à celui de la peine d'emprisonnement, la seconde reposant sur une conception rétributiviste de la peine. Le rejet de la première recourt à une réduction à l'absurde et celui de la seconde repose sur l'argument selon lequel, à supposer même que l'on adopte une approche rétributiviste, celle-ci ne justifierait pas nécessairement la peine capitale. Beccaria (et après lui Bentham) avaient donc raison.

Publication details

Full citation:

Bedau, H. , Autenne, A. (2003). L'argument d'interférence minimale contre la peine capitale. Revue philosophique de Louvain 101 (1), pp. 138-150.

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