Entendre la langue 

l'otocentrisme de Herder et l'unité de l'homme

Alexandre Chèvremont

pp. 137-149

Le Traité sur l’origine du langage de Herder veut distinguer le langage de l’homme de celui de l’animal. Rompant avec l’expressivisme de Rousseau, il lui assigne la réflexion pour origine. Mais Herder rompt également avec la linguistique cartésienne, selon laquelle les mots ne sont que les véhicules d’un sens accessible à la raison humaine universelle. Il y a pour Herder une acoustique de la parole qui est inséparable du sens des mots et qui détermine sa compréhension. Ces deux thèses sont fondées sur ce qu’on peut bien appeler l’otocentrisme de Herder. Il y a dans le son quelque chose qui concerne le sens et pas seulement l’expression animale du cri. L’ouïe fonde l’unité de l’homme. Il sera donc pertinent d’interroger l’approche herdérienne de la musique. Là où Rousseau forge un paradigme vocaliste, la voix seule étant expressive, énergique et touchante, Herder ouvre la voie à la promotion romantique de la musique instrumentale.

Publication details

DOI: 10.4000/rgi.1807

Full citation:

Chèvremont, A. (2018). Entendre la langue : l'otocentrisme de Herder et l'unité de l'homme. Revue germanique internationale 27, pp. 137-149.

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