Le cri de Lessing et le théâtre müllérien

Florence Baillet

pp. 139-151

L’auteur dramatique Heiner Müller, aux prises en RDA avec la doctrine esthétique du réalisme socialiste, se distancie dans son œuvre de toute mimesis fondée sur l’imitation (Nachahmung), en particulier quand celle-ci prend la forme extrême d’une reproduction normative de la réalité. Il lui préfère une appréhension du texte de théâtre comme un dispositif opératoire, traversé par le réel, susceptible d’agir sur ce dernier et relevant davantage d’une pré-imitation (Vorahmung) qui ouvrirait un nouvel espace de possibilités. Dans sa pièce de 1976, Vie de Gundling Frédéric de Prusse Sommeil Rêve Cri de Lessing, Müller met en œuvre pareille conception de la mimesis, ce qui lui permet d’une part d’effectuer un démontage du « monument » Lessing, mais aussi, d’autre part, de se ressaisir pleinement, dans son théâtre, de la dimension affectuelle et sensible, sur laquelle l’écrivain des Lumières avait justement su attirer l’attention.

Publication details

DOI: 10.4000/rgi.1568

Full citation:

Baillet, F. (2015). Le cri de Lessing et le théâtre müllérien. Revue germanique internationale 22, pp. 139-151.

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